La joie de célébrer notre foi ensemble enfin déconfinée!
Les prêtres et les autres membres des équipes pastorales qui s’y préparaient depuis quelques semaines accueillent avec joie l’annonce de la réouverture des lieux de culte faite par le gouvernement du Québec, une autorisation en vigueur dès le 22 juin. « Notre façon d’accueillir les croyantes et les croyants à l’église sera certainement une adaptation à vivre pour tout le monde. Mais la joie de se retrouver ensemble, dans la foi, afin de célébrer la vie dans toute sa profondeur, aucun masque ni aucune mesure de distanciation ne pourra nous enlever ça ! », assure Mgr André Gazaille, évêque de Nicolet.
Les multiples mesures sanitaires présentées par un comité interreligieux ont donné satisfaction aux autorités de la santé publique, de sorte que la levée de l’interdiction de rassemblements dans les églises du Québec entre en vigueur en même temps que pour les théâtres, cinémas et autres lieux publics intérieurs, soit lundi prochain. La taille des assemblées est aussi limitée à 50 personnes pour le moment, de sorte que chaque paroisse devra moduler ses pratiques en fonction de la taille de ses églises et des assemblées qui s’y retrouvaient en temps normal. Ces décisions seront prises localement. L’information concernant les églises ouvertes et les heures d’accueil et de célébration dans le Centre-du-Québec sera disponible sur le site du diocèse de Nicolet ou au secrétariat de chaque paroisse.
Des habitudes bouleversées
« Vivre en présence du nouveau coronavirus a bouleversé les habitudes de tout le monde, bien que cela n’a pas empêché les gens de s’entraider ou de s’unir dans la prière, même à distance. Mais pour nous, les chrétiennes et les chrétiens, notre présence les uns aux autres et notre relation avec Dieu se vivent à leur comble dans le pain partagé, dans la communion à l’eucharistie », explique Mgr Gazaille. « Et même pour nous, les prêtres, qui avons continué de célébrer l’eucharistie privément chaque jour durant ces trois mois, c’était une souffrance de ne pouvoir la vivre avec d’autres. C’est dire combien ce moment était attendu par beaucoup de gens ! », poursuit-il.
Autour de tous les décès survenus durant la période de confinement, beaucoup de souffrance humaine et spirituelle s’est accumulée dans les familles. « Cette souffrance demande aussi à être déconfinée, libérée », observe Mgr Gazaille. Au cours des derniers mois, les salons funéraires ont fait leur travail, et les prêtres disponibles – âgés de moins de 70 ans – n’ont pas cessé d’accompagner spirituellement les familles en deuil, notamment lors d’inhumations au cimetière, avec un nombre de personnes restreint. Toutefois, pour les familles qui n’ont pu vivre les funérailles ou rites d’adieu souhaités, à l’église, des options seront désormais offertes au cas par cas.
Les dispositions qui permettent la distanciation et les mesures sanitaires visant la protection de toutes les personnes qui fréquentent l’église seront scrupuleusement appliquées, et le port du masque est fortement encouragé par les responsables des églises catholiques. « C’est plus qu’une question de respect ou de règlementation, c’est une question de charité chrétienne », souligne Annie Beauchemin, coordonnatrice de la pastorale au diocèse de Nicolet. « On ne nous a pas imposé de restrictions concernant l’âge des personnes participant aux activités ou des prêtres. En conséquence, nous devons toutes et tous nous protéger les uns les autres, avec une attention spéciale pour les personnes âgées ou plus vulnérables. C’est très évangélique ! », considère-t-elle.
Ouverture graduelle et variable selon les milieux
Dès lundi, les prêtres pourront commencer à célébrer la messe en semaine avec les fidèles qui veulent se joindre à eux. Dans la plupart des paroisses, des célébrations dominicales reprendront à partir du weekend suivant (samedi et dimanche 27 et 28 juin), mais de façon graduelle et variable selon le lieu. « Avant de se présenter à la messe à l’heure habituelle, on recommande fortement aux paroissiennes et aux paroissiens de s’informer de source sûre, soit en appelant au presbytère soit en consultant les sites Web ou pages Facebook de leur paroisse ou du diocèse », précise Annie Beauchemin.
Graduellement encore, d’autres activités pastorales comme les catéchèses familiales, les services d’entraide et les rencontres de partage biblique pourront reprendre ; cela sera aussi fait dans le respect des critères de rassemblements permis. Quant aux mariages, plusieurs couples avaient déjà pris la décision de les reporter ; ceux qui souhaitent néanmoins le célébrer en respectant la distanciation prescrite pourront le faire. Des protocoles pour la plupart des autres sacrements – onction des malades, baptême, sacrement de réconciliation et ordination – ont été adoptés et peuvent donc avoir lieu en toute sécurité pour les ministres et les fidèles, selon les besoins spirituels qui seront exprimés dans les semaines à venir.
Principales mesures à observer
- Rassemblements limités à 50 personnes
- Toute personne qui présente des symptômes de covid ou de grippe doit rester à la maison
- Lavage des mains à l’accueil
- Le port du masque est encouragé
- Deux mètres de distances entre les bancs occupés et entre les personnes
- Seules les personnes résidant à la même adresse peuvent s’asseoir ensemble
- Il n’y aura pas de chorale
- Le président et les autres participants à l’animation ne doivent pas partager le micro, l’ambon, ou d’autres objets liés au culte
- S’il y a échange de la paix, ce sera sans contact, à distance
Pour la communion
- Circulation à sens unique, à deux mètres, un banc à la fois
- Les personnes qui portent un masque doivent le retirer et se laver les mains avant de s’avancer
- Les ministres de la communion doivent se laver les mains avant de la donner
- Le ministre de la communion et la personnes qui la reçoit doivent observer une distance maximale en étirant les bras
- La communion se donne sans échange de paroles
- La communion doit être reçu dans la main, sans contact
- Les ministres de la communion disposeront de produit désinfectant à utiliser en cas de contact fortuit