Des leaders de l’Église diocésaine se forment à la protection des personnes
Excuses officielles aux Peuples autochtones
La Conférence des évêques catholiques du Canada publie une déclaration unanime
Mgr André Gazaille appuie sans réserve les excuses présentées par la CECC
Les évêques catholiques du Canada, réunis en Assemblée plénière cette semaine, ont profité de l’occasion pour exprimer leurs regrets et reconnaître auprès des peuples autochtones les souffrances éprouvées dans les pensionnats indiens du Canada. De concert avec les entités catholiques qui ont participé directement au fonctionnement des écoles et qui ont déjà présenté leurs sincères excuses, les évêques du Canada ont exprimé leurs profonds remords et ont présenté des excuses sans équivoque.
On s rappellera qu’en juin dernier, Mgr André Gazaille s’était montré solidaire de l’abbé Pierre Houle, curé-missionnaire dans la communauté des Abénakis d’Odanak, pour affirmer que des excuses étaient nécessaires à la réconciliation. Il avait lui-même présenté ses regrets pour les souffrances subies dans le système des pensionnats indiens.
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Billet de l’Évêque
Le billet de Mgr André Gazaille dans En communion
Vous trouverez le billet de l’Évêque publié en page 3 de chaque numéro du bulletin En communion.
En communion – Juin, juillet, aout 2021
Des leçons à retenir pour l’avenir de notre maison commune
Depuis quelques mois, on sent que l’espérance renait. Le beau temps revient. La pandémie s’essouffle peu à peu : les rapports quotidiens sont de moins en moins alarmants, la vaccination fait son œuvre, on change rapidement de couleur de palier d’alerte — déjà le vert ! — et, surtout, le confinement qui nous a tant fait souffrir s’allège. Dans peu de temps, nous allons pouvoir revoir notre monde, nous rassembler à nouveau. Une vraie libération !
Mais il me semble important de ne pas oublier trop rapidement ce que nous avons vécu durant ce temps de pandémie et, surtout, ce que nous y avons appris : l’importance des relations dans nos vies, celles avec nos familles, celles avec nos amis ; l’importance de la solidarité des uns avec les autres, le seul moyen efficace pour lutter contre la pandémie ; la découverte des bienfaits, mais aussi des limites de l’univers numérique qui révèle notre besoin de présence.
Ne pas oublier
Nous avons aussi été témoins d’évènements tragiques, durant cette année difficile, qu’il ne faut surtout pas oublier. Je pense à ces nombreux meurtres de femmes liés à la violence conjugale ainsi qu’à la récente attaque islamophobe, à London, où toute une famille a été décimée. Je garde aussi en mémoire la mort tragique de madame Joyce Echaquan à l’hôpital de Joliette et la découverte des restes de 215 enfants près d’un ancien pensionnat autochtone à Kamloops, en Colombie-Britannique.
Ces évènements, il ne faut surtout pas les oublier parce qu’ils nous enseignent des leçons importantes pour l’avenir de notre monde, de notre société et de notre Église.
Le pape François nous rappelle constamment que nous faisons tous partie d’une maison commune à laquelle nous sommes tous liés et dans laquelle nous sommes tous en relation les uns avec les autres. C’est ce que nous avons expérimenté dans la lutte contre le coronavirus qui se terminera lorsque l’ensemble de la population mondiale aura été en grande partie vaccinée. C’est aussi ce qui apparait de plus en plus évident dans nos efforts pour la préservation du climat, le respect de l’environnement et la lutte contre la pauvreté sous toutes ses formes.
Changer de regard
Il ne faut surtout pas oublier l’onde de choc provoquée par la découverte des restes des 215 enfants qui nous ont rappelé les pensionnats indiens, ce pour quoi ils ont été créés loin de leurs communautés et en quoi ils ont été si négatifs et destructeurs pour les Peuples des Premières Nations et leurs enfants. Bien sûr, c’est du passé, un passé qu’on voudrait peut-être oublier ; mais c’est important de reconnaitre le mal qui a été fait et de se laisser atteindre par la souffrance et la peine des survivants et des nombreuses familles autochtones qui y ont perdu des enfants.
D’ailleurs, ce qui s’est passé plus récemment à l’hôpital de Joliette vient nous rappeler que le racisme envers les autochtones n’est jamais bien loin. C’est donc important, pour notre conversion, de changer de regard. Et cette conversion est nécessaire pour la réconciliation, pour refaire les liens, pour rebâtir la confiance, pour espérer faire maison commune un jour. Car, comme le dit saint Paul : « (…) il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus (Ga 3,28). »
Comme évêque du diocèse de Nicolet, je me joins à Pierre Houle, curé missionnaire de la communauté abénakise d’Odanak, pour exprimer mes profonds regrets et présenter mes plus sincères excuses à toute la nation des Abénakis, en particulier aux survivants et aux familles de notre diocèse ayant souffert de la dure réalité des pensionnats et, par extension, à l’ensemble des Peuples des Premières Nations.
En terminant, je vous souhaite à toutes et à tous une bonne période estivale. Ω
† André Gazaille, évêque de Nicolet