C’est avec un immense plaisir que le comité de préparation de la retraite interministérielle a envoyé son invitation officielle pour le rendez-vous des 7 et 8 février! (Ce comité était formé de représentant-es de chacun des ministères : prêtrise; diaconat permanent; agent-e de pastorale et confiserie (ça, c’est Martyne qui insiste).) Est-ce la pandémie qui nous a fait ressentir ce besoin de nous retrouver, entre nous, tou-tes ensemble? Est-ce que les suites du Forum en Église nous ont mis sur la piste de la collaboration impérative entre nous? Est-ce que l’appel de la transformation des ministères nous pousse à mieux nous connaître? Mieux se connaître, se révéler, témoigner. C’est près de l’exhortation du pape François lors de son voyage apostolique de l’été 2022 : annoncer, fraterniser, témoigner.

« Élargis l’espace de ta tente » (Is 54, 2) était le thème pour les deux journées que nous avons proposé. Ces journées se sont tenues à la Maison diocésaine de formation (700, boul. Louis-Fréchette, Nicolet) les mardi 7 et mercredi 8 février.

En arrivant le mardi, il y avait présentation des objectifs de la retraite : situer la retraite dans la visée diocésaine et notre désir d’être cette Église missionnaire et synodale puisque nous sommes en terre de mission. Trois mots pour cette retraite interministérielle : annoncer, fraterniser, témoigner. Un thème pour les deux journées : « Élargis l’espace de ta tente » (Is 54, 2). Ce lancement fut suivi d’un sketch : Une tente est installée dans un coin de la salle. La toile servant de toit à la tente n’est pas installée. À chaque coin, nous retrouvons une personne : un prêtre, un diacre et son épouse, une agente de pastorale et l’évêque. Chaque personne tire sur son coin en disant ce qui l’anime dans son ministère. Martyne, garde forestière, vient présenter les définitions de chacun des ministères à partir du livre « Le mot juste ». Les baptisés sont aussi définis et les nouveaux ministères sont évoqués. Le sketch se conclut par le travail ensemble : chacun installe son coin de la toile.

Nous avons enchaîné avec une lecture suivie d’un temps personnel où la réflexion portait sur les définitions et la lecture : à partir de la définition entendue, est-ce vraiment ce que je vis et fais? Comment je vis mon ministère?

Lecture du livre d’Isaïe (54, 1-10)

Jérusalem, toi qui n’avais plus d’enfants, pousse des cris de joie. Toi qui ne mettais plus de fils au monde, éclate en cris de joie et d’enthousiasme. Car le Seigneur te dit : « Toi, la femme abandonnée, tu as maintenant plus d’enfants qu’une femme aimée par son mari. » Agrandis la tente où tu vis, tends des toiles supplémentaires, ne regarde pas à la dépense. Allonge les cordes de ta tente, consolide les piquets, car tu vas t’agrandir de tous côtés; tes fils vont récupérer les territoires voisins, et tes villes désertées vont être repeuplées.

Tu ne seras plus humiliée, n’aie donc pas peur, tu ne seras plus déshonorée, ne te sens plus honteuse. Tu oublieras l’humiliation que tu ressentais dans ta jeunesse, tu ne penseras plus au déshonneur que tu éprouvais quand tu étais veuve. Car tu vas avoir pour époux celui qui t’a créée, celui qui a pour nom « Le Seigneur de l’univers ». C’est l’unique vrai Dieu, le Dieu d’Israël qui te libère, celui-là même qu’on nomme « Le Dieu de toute la terre ». Comme une femme abandonnée, tu étais plongée dans le chagrin.

Mais ton Dieu déclare : « comment peut-on rejeter la femme qu’on a choisie quand on était jeune? Pendant un court instant, je t’avais rejetée, mais, dans ma grande tendresse, je te reprends avec moi. Dans un accès momentané de colère, j’ai refusé de te voir, mais dans mon amour sans fin, je te garde ma tendresse. C’est moi le Seigneur, qui te le dis, moi qui prends ta cause en mains.

Je vais faire aujourd’hui comme au temps de Noé : j’avais promis alors que la grande inondation ne submergerait plus la terre. Je te promets même aujourd’hui de ne plus m’irriter et de ne plus te menacer. Même si les collines venaient à s’ébranler, même si les montagnes venaient à changer de place, l’amour que j’ai pour toi ne changera jamais, et l’engagement que je prends d’assurer ton bonheur restera inébranlable. C’est moi le Seigneur, qui te le dis, moi qui te garde ma tendresse. »

Pour clore l’avant-midi, nous avons entendu les témoignages portant sur le vécu du ministère. Comment est venu l’appel à exercer un ministère dans l’Église? Qu’est-ce qui t’anime dans ton ministère? Tu désires quoi pour ton ministère? Agente de pastorale : Josée Sarasin; Diacre permanent : Clément Beauchemin et Denise Bourassa; Prêtre : Pierre Proulx (Victoriaville).

Au retour de la pause dîner, l’après-midi était l’occasion de retoucher à l’appel reçu et à ce qui nous anime dans notre ministère, et de vivre un speed-dating sur notre élan ministériel. Cela nous a menés jusqu’au repas du soir, après lequel nous avons eu une soirée jeux de société et jeu-questionnaire Connais-tu ton évêque?

Les invité-es ont quitté la salle aux environs de 21h. Les activités étaient prévues pour reprendre à 9 heures le mercredi.

Mercredi matin ; nous avons donc eu à entrer à nouveau dans la démarche, nous retrouver dans la tente de la rencontre, une tente que nous souhaitons élargir. Le monde a changé. Nous sommes en terre de mission. Nous avons été appelés pour cette Église-là, dans ce monde-là.Avec le Forum en Église, nous avons échangé ensemble, nous nous sommes mis à l’écoute de l’Esprit et des uns des autres. Nous avons élargi la marche pour nous demander comment concrètement avancer ensemble. Vers un agir qui peut nous animer. Ce qu’on a en commun dans une terre de mission.

Pour guider nos réflexions, nous avons choisi une lecture tirée du livre de la Genèse (18, 1-15)

Aux chênes de Mambré, le Seigneur apparut à Abraham, qui était assis à l’entrée de la tente. C’était l’heure la plus chaude du jour. Abraham leva les yeux, et il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui. Dès qu’il les vit, il courut à leur rencontre depuis l’entrée de la tente et se prosterna jusqu’à terre. Il dit : « Mon seigneur, si j’ai pu trouver grâce à tes yeux, ne passe pas sans t’arrêter près de ton serviteur. Permettez que l’on vous apporte un peu d’eau, vous vous laverez les pieds, et vous vous étendrez sous cet arbre. Je vais chercher de quoi manger, et vous reprendrez des forces avant d’aller plus loin, puisque vous êtes passés près de votre serviteur! » Ils répondirent : « Fais comme tu l’as dit. » Abraham se hâta d’aller trouver Sara dans sa tente, et il dit : « Prends vite trois grandes mesures de fleur de farine, pétris la pâte et fais des galettes. » Puis Abraham courut au troupeau, il prit un veau gras et tendre, et le donna à un serviteur, qui se hâta de le préparer. Il prit du fromage blanc, du lait, le veau que l’on avait apprêté, et les déposa devant eux; il se tenait debout près d’eux, sous l’arbre, pendant qu’ils mangeaient. Ils lui demandèrent : « Où est Sara, ta femme? » Il répondit : « Elle est à l’intérieur de la tente. » Le voyageur reprit : « Je reviendrai chez toi au temps fixé pour la naissance, et à ce moment-là, Sara, ta femme, aura un fils. » Or, Sara écoutait par-derrière, à l’entrée de la tente. Abraham et Sara étaient très avancés en âge, et Sara avait cessé d’avoir ce qui arrive aux femmes. Elle se mit à rire en elle-même; elle se disait : « J’ai pourtant passé l’âge du plaisir, et mon seigneur est un vieillard! » Le Seigneur Dieu dit à Abraham : « Pourquoi Sara a-t-elle ri, en disant : “Est-ce que vraiment j’aurais un enfant, vieille comme je suis?” Y a-t-il une merveille que le Seigneur ne puisse accomplir? Au moment où je reviendrai chez toi, au temps fixé pour la naissance, Sara aura un fils. » Sara mentit en disant : « Je n’ai pas ri », car elle avait peur. Mais le Seigneur répliqua : « Si, tu as ri. »

Il était ensuite temps d’entendre le témoignage de Jean-Denis Lampron et Diane Labranche sur leur expérience de transition en entreprise. Comment faire des deuils et laisser la place? Accueil, bienveillance, miséricorde, ouverture. Nous avons des deuils à faire par rapport à la direction. On est là pour nous ou pour la mission? Cela a permis d’introduire un temps de réflexion sur la transition en Église, sur ma contribution aux nouvelles pousses.

En grand groupe, nous avons partagé sur ce qui nous a remués. Puis nous avons participé à créer une murale (une grande banderole de papier déroulée sur la table. Un temps personnel est donné à chacun pour dessiner ou écrire son rêve pour notre Église sur une feuille en forme de casse-tête. Comme personne exerçant un ministère au cœur de l’Église de Nicolet, qu’est-ce que je souhaite semer avec les autres pour l’avenir? Chacune et chacun est allé coller son rêve d’Église sur la murale. Cette murale a été amenée en procession dans la chapelle pour l’eucharistie en après-midi et a servi de nappe d’autel.

Après le dîner, nous avons vécu une belle et longue eucharistie. En première partie, autour de la Parole de Dieu, et du psaume du bon berger. Ensuite avec l’Évangile.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (10, 9-18)

Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé; il pourra entrer; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit; le loup s’en empare et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »

Suivi d’un partage biblique et pour l’eucharistie : nous avons des limites dans l’exercice de notre ministère, mais nous souhaitons rendre grâces en terminant cette retraite et nommer ce qui nous donne envie d’espérer. Est-ce que j’ai reconnu quelqu’un qui dans son ministère a vécu des transformations et est pasteur comme dans l’Évangile? Est-ce que je vois un projet rassembleur qui ressemble à une pousse de vie en abondance? Est-ce que je sème pour l’avenir?

Offertoire : on apporte la murale en procession jusqu’à la chapelle, où nous avons poursuivi et conclu la célébration.

En guise d’envoi, la murale a été déposée sur une table à la sortie de la chapelle et chaque personne pouvait repartir avec la feuille contenant le rêve d’une autre personne.

On vous laisse avec les images pour illustrer ces moments parfaits.